Bâtir une Communauté de Co-écoute en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire, un charmant pays de vingt-deux millions d’habitants, a connu la guerre à la suite d’une crise post-électorale en 2011.

Je me suis retrouvé au Togo comme réfugié en avril de cette année-là. Deux semaines après, je rencontrais Missigbe1 et la RC-Togo.

J’ai compris immédiatement que cette Communauté pourrait m’aider et aider pareillement mon pays. J’ai décidé de me joindre à la Communauté de la Co-écoute du Togo. Missigbe et les autres membres m’ont adopté. La même année, j’ai participé à un atelier animé par Marion et Ellie.2 Quelle chance!

En mai 2013, j’ai eu une autre opportunité de participer à un atelier de perfectionnement avec les mêmes dirigeantes américaines. Comme nos vies sont liées!

Après deux années d’apprentissage, Missigbe, en accord avec le leadership international de la Co-écoute, m’a octroyé un certificat d’enseignant des classes de base de la Co-écoute. Quelques jours après, je suis retourné en Côte d’Ivoire. J’ai découvert un pays en pleine reconstruction, sans aucune trace de guerre, mais où beaucoup de cœurs sont meurtris. « Il faut que j’agisse au plus vite, on a besoin de moi et de la Co-écoute » me suis-je dit.

Quelques jours plus tard, j’ai animé ma première classe de base en compagnie d’une huitaine de personnes. Toutes sont tombées en admiration devant la théorie de la Co-écoute. Il s’en est donc suivi toute une série de classes de base. Le Guide pour l’enseignement des classes de base m’a servi d’outil didactique. Bien conçu, il m’a facilité la tâche.

Les membres de la classe ont commencé à apprécier les séances de décharge et un noyau passionné de Co-écoutant-e-s a commencé à naître.  Ils se sont familiarisés avec le vocabulaire : automatismes de détresse, contradictions,3 etc., et ont adopté les règles de la Communauté. 

Je donnais régulièrement des coups de fil et passais dès que j’avais le temps chez chacun des membres de la classe pour une séance de décharge. Un dirigeant doit être un exemple!

En octobre, c’était la rentrée des classes. Du fait que nous tenions nos classes de Co-écoute dans une école primaire, nous avons rencontré quelques soucis de local et d’horaire pour nous réunir régulièrement en grand nombre. Alors nous tenions nos réunions à deux, et parfois, je visitais chacun des membres pour des séances.

Suite au compte rendu adressé à RCCR,4 Ellie a intercédé auprès de la Fondation5 pour que nous puissions acquérir un local meublé pour nos réunions. La foi des membres dans la Co-écoute s’est encore approfondie. Ils ne se sentent plus seuls. Ils savent désormais que la Communauté des Co-écoutant-e-s est une grande famille humaine bien soudée.

En Côte d’Ivoire, il est difficile d’être crédible si votre association ne possède pas de local. C’est pourquoi nous sommes reconnaissants pour cette intervention spontanée en notre faveur. 

Nous poursuivons nos activités en révisant la théorie de base et en déchargeant beaucoup sur divers sujets. Le problème de local étant réglé, un groupe de soutien est en train de naître.

Je songe déjà à former un autre groupe dans une autre commune, et je suis en train de réunir des personnes dans ce sens. Mon engagement est d’asseoir une prestigieuse Communauté de Co-écoute.

Je remercie mes ami-e-s qui m’ont fait confiance et tous les dirigeant-e-s qui continuent de nous soutenir. Nous formons une famille humaine.

Je garde espoir,

Cyrille Zounon
Abidjan, Côte d’Ivoire


1 Missigbe Hokameto, un dirigeant de la Co-écoute à Lome, Togo
2 Marion Ouphouet et Ellie Putnam, des dirigeantes de la Co-écoute à Seattle,  Washington, USA
3 Contradictions à la détresse
4 Re-evaluation Counseling Community Resources, à Seattle, Washington, USA
5 La Fondation de la Réévaluation, qui fournit des ressources pour aider à la dissémination des idées et des pratiques de la Co-écoute, et à la formation au leadership de personnes dont les faibles revenus, la situation géographique, ou d’autres circonstances restrictives limitent l’accès à la Co-écoute.


Last modified: 2022-12-25 10:17:04+00